Chers amis « Vintageurs », tout d’abord je vous présente tous mes vœux... Pour une année meilleure !
Hier, le 2 janvier 2009 j’ai rencontré Denis « Metjazz » qui est le neveu d’Henri Metzger qui travailla avec ses frères Jean-Claude et André à la fabrication des fameuses batteries METJAZZ.
Je tiens ici à remercier vivement Denis qui a réalisé un entretien et le collectage de documents auprès de son oncle Henri qui, à 89 ans, à bien voulu transmettre un petit bout de sa mémoire et de l’histoire de la lutherie française.
Je vais travailler sur l’ensemble des documents qu’ils m’ont confié, mais voici déjà quelques informations sur ces batteries de fabrication artisanale qui se rapproche de l’œuvre d’art tant la finition en était soignée.
L’entreprise a été crée par Jean METZGER, à Sucy en brie qui dés 1914 travaillait pour Paul Beuscher qu’il quitta en 1945 pour créer son entreprise avec ses 3 fils.
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Henri Metzger nous a confirmé qu’ils n’avaient pas de contacts particuliers avec les grands marques américaines de l’époque ce qui laisse à penser qu’ils travaillaient tout autant que nos amis américains à l’invention de la batterie moderne que nous connaissons aujourd’hui.
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HENRI METZGER- décembre 2008
Le choix des essences de bois, la conception des pieds télescopiques, les sourdines intérieures (brevet SGDG) mais aussi les potences pour fixer les toms sur la grosse-caisse (et non avec des pinces sur les cerclages)
À la lecture des photographies issues du catalogue de 1954, on découvre par exemple que la potence pour fixer les toms n’était pas centrée ( pour laisser plus de place à la cymbale également fixée sur la Grosse-Caisse ) + 4 pics de GC pour la stabilité, et la petite barre de maintien du tom !!! etc…
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Metjazz proposait 6 modèles de batteries. Les prix pouvaient aller du simple au double !
Pour les professionnels, ils réalisaient des modèles sur mesure répondant aux attentes des musiciens. Ils proposaient par exemple aux musiciens d’indiquer précisément l’emplacement des fixations des toms et cymbales…
Voici par exemple un modèle réalisé pour Fred Bianci, le batteur de l’orchestre de Ray Ventura en 1942 !
( Cette batterie à probablement été réalisée alors que Jean travaillait encore pour Beuscher )
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Pour ce qui concerne la fabrication, la période de gloire de Metjazz a été février 1952.
Metjazz fabriquait une vingtaine de batteries par mois… Et cela jusqu’en 1964 date de la fermeture de l’entreprise dont la concurrence japonaise (déjà) a eu raison malgré une piètre qualité.
Metjazz à très vite collaboré avec ASBA pour toutes les pièces métalliques et les accessoires. (Comme Gary !)
Néanmoins toutes ces pièces métalliques étaient ajustées par l’un des fils Metzger qui était le mécano de l’entreprise !
À la foire de Paris
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Pour ce qui concerne le Zamac qui a été utilisé au début de la fabrication des coquilles, les frères Metzger ont vite constaté que cet alliage n’était pas de bonne qualité, qu’il se piquait vite . Ils ont donc rapidement abandonné cet alliage pour le remplacer par du bronze chromé… Avec des filetages en laiton.
Pour ce qui concerne la fabrication des fûts, nous avons enfin la recette Metjazz…
Les fûts étaient réalisés en 3 plis.
1 feuille d’Okoumé de 2mm
1 feuille de Peuplier de 4 mm dont les fibres allaient à contresens de l’okoumé
1 feuille d’Okoumé de 2mm
Le tout assemblé avec de la colle d’os.
Pour donner la forme au fût, les feuilles de bois étaient roulées dans une feuille de zinc. Cette feuille de métal permettait également de chauffer la colle au chalumeau sans brûler le bois… Ils faisaient ensuite sécher le fût toute une nuit avant de réaliser le chanfrein avec un renfort de Frêne de 4mm.
Les peaux de frappe étaient en chèvre et la peau de timbre de la caisse claire en peau de veau mort né. Les peaux provenaient d’une tannerie à Annonay (07).
Ets DUMAS & Cie
n° 2 la Combe du Prieuré
07100 ANNONAY
Tel : 04 75 33 47 68
mail : [email protected]
site : www.etsdumas.com
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Le bois (selon le catalogue de 1954 des Vosges !)
Mais l’Okoumé d’Afrique !
Les instruments ne sont rien sans les musiciens.
Beaucoup de batteurs de jazz et de Rock’n roll ont fait des éloges des instruments metjazz.
Il faut citer : Arthur Motta ( Aimé Barelly –Claude Bolling) Fred Bianchi (Ray Ventura), J. Isra, (Tony Murena) ,André Jourdan (Django, batteur du Hot Club de France !) et le célèbre Moustache.
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Arthur Motta
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Moustache
Il me reste beaucoup de choses à décrypter et j’espère pouvoir obtenir quelques réponses à des questions supplémentaires si la santé d’Henri le permet… Si vous avez des questions n’hésitez pas nous essaierons d’y répondre.
Ps : Si vous avez du matériel Metjazz (pas toujours facile à identifier car le plus souvent il n’y a pas de logo !) n’hésitez pas à les publier sur le forum… Et puis un jour nous aurons peut-être la chance d’organiser une belle exposition sur l’histoire des percussions en France !!!!