Bonsoir Félix. apparemment très peu de retours sur ton ouvrage qui mérite pourtant une écoute approfondie: pour moi un truc repoussoir d'entrée c'est le titre et la couleur sang pas frais de la pochette, genre "vous qui entrez dans ce lieu abandonnez tout espoir". moi qui ai fait une TS et deux séjours en neuro-psy j'ai assez de mes chauve-souris intérieures pour ne pas avoir envie d'aller voir comment vivent celles des autres.
Une fois ce seuil franchi on découvre un intimisme fait de douces montées en tension, comme tu sais si bien le faire, avec un usage "lourd" du studio. j'ai écouté le tout deux fois et certains morceaux dynamisent une certaine claustrophilie liée à leur mode de production : fail better, par exemple. Souvent on aurait envie d'une voix (instrumentale) pour choruser sur ces boucles, et "emmener" les morceaux. parfois ça tourne sans but avec l'apparition de sons "décoratifs" qui finissent par faire prendre la mayonnaise, mais un peu "à postériori". la partie "orchestrée" de Anger demandait à être exploitée. Love is not enough est sympa, ça fait un peu penser à "Hathfield and the North", et la batterie se permet quelques belles étincelles. Home aurait gagné à avoir un développement mélodique sur les harmonies que tu proposes, ou un enchainement d'accords plus "didactique". in between semble être constitué de parties "non nécessaires" avec des montées d'intensité que tu maîtrises bien mais qui ne m'enthousiasment pas particulièrement. Sweetness est agréable et la texture est légère, comme une douche tiède. les incursions percu sont vivantes et bien menées: j'aime vraiment bien ce qui s'en dégage; ton kit sonne bien, les cymbales sont amples, c'est top. Couleur Trauma est malaisant, et aurait supporté une basse un peu folle et complexe. le grand final est composite: l'intro est glaçante et glauque et le piano continue sur le même registre: on a l'impression que quoi que tu fasses il y a toujours une bête noire qui te retient par l'élastique du string. le final rappelle Robert Wyatt avec Mongezi Feza (little red robin hood hits the road). la complexité des textures emmène bien le propos. on sort de là un peu laminés et si on a envie de refaire un tour c'est pas tout de suite: ça colle aux semelles.
Voilà; c'est mon ressenti sans arrières pensées. pour te donner une idée des choses qui me plaisent, j'ai découvert Christopher Larkins, qui fait des trucs pô trop mal:
https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A ... 1vuhx-D-88
ça t'aidera peut être à resituer mes commentaires. bonne soirée, et "take care" !
" the surest sign that intelligent life exists elsewhere in the universe is that none of it has tried to contact us"