Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique ?

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ellipse
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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par ellipse »

Je ne saurais que mal te conseiller dans ce domaine ; fondamentalement, parce que je n'ai pas les compétences requises pour émettre un avis pertinent sur cette question ; plus superficiellement, parce que le style que je pratique a transformé depuis très longtemps ma vision de la pédagogie, de la transmission de la connaissance, de la musique même comme matière.

lobat
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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par lobat »

Vavou,
Intéressante ta réflexion.
Mais, il semble impossible de comparer une œuvre écrite, le plus souvent géniale (Mozart, Bach, Beethoven, Schumann, Debussy, Ravel, Stravinsky...), avec de simples mélodies de broadway !

C'est ce que d'immenses solistes ont fait des ces mélodies qui était génial... Il suffit d'écouter le solo de Someday My Prince Will Come de Coltrane (et celui de Hank Mobley en suivant) pour se rendre compte du génie du discours sur un thème certes réharmonisé. Bien entendu que les élèves ne peuvent comprendre cela, tout comme, même si de jeunes pianistes jouent un menuet de Bach ou Traumereï de Schumann, ils ne peuvent mesurer le génie du contrepoint de l'un ou ce que fait Schumann d'un fa majeur et d'un sol mineur...
Mais pour ce qui concerne la musique (dont la batterie n'est qu'un élément), la capacité d'innovation/évolution ne doit pas être l'unique critère qui guide le jugement.
Il faudrait relire ma phrase du tout début dans un autre topic destiné au matos où je disais simplement "qu'il me semblait qu'aujourd'hui, sur la batterie, il ne se passait pas grand chose d'innovant en musique moderne occidentale, excepté en jazz, les batteurs évoluant dans ce style se montrant souvent précurseurs et innovants".
On ne va pas en chier une pendule !
Comme Captain, je pense que ce n'est pas une nécessité. Mais je le répète, ils sont là, même si vous ne les connaissez pas, ou ne les aimez pas, doit-on les ignorer pour autant ? Ou buter en touche sur d'autres sujets qui n'ont rien à voir (genre, les Maliens) ;-)
Le rapport avec le public n'a rien à voir non plus, puisque les mecs dont je parle créent et jouent en live, ce qui reste le propre de l'improvisation cadrée rythmiquement.

Ellipse continue de dire qu'il s'agit de nous. Mais non, pas du tout.

J'attends encore des noms de batteurs qui innovent aujourd'hui sur l'instrument, ça m'intéresse, moi.

Si personne n'avait innové, on en serait encore au stade de Babby Dodds, ou du premier mec qui s'est assis pour jouer de la grosse caisse ET de la caisse claire en même temps (pardonnez-moi, mais on peut être très bon percu et batteur lamentable, donc rien à voir entre la percu classique et la batterie !), avec un charley sous l'autre pied et des cymbales. Rien à voir avec un djembé ou une caisse claire seule.
Je continue donc à affirmer que l'argument de Captain
Mais est-ce qu'on a besoin de ça ? A-t-on musicalement besoin de révolutionner les codes d'un instrument systématiquement ?

Évoluer et nourrir oui, mais "remuer le terreau de la batterie moderne", personnellement je m'en contrefiche.
était bizarre. Car si personne ne l'avait fait, on en serait où ?

Pour essayer de donner un point de vue la dessus
comment et à partir de quand, donner de l’autonomie à l'élève en lui donnant les moyens de savoir inventer par lui même ?
L'élève ne va "inventer" qu'à partir d'1, 3 et 5 sur des accords, ou 1, 3, 5, 7 et une 5b, mais nous savons bien toi et moi, Vavou, qu'il ne va rien inventer puisque tout a déjà été dit dans ce registre par Armstrong et, avec des pentatoniques, par tous les rockers. Seuls le rythme et l'ordre des notes risque de changer.
Tiens lundi on ira jouer du steel drum et de la clarinette à la bibliothèque municipale, j'en profiterai pour me demander si l'on innove correctement...
J'en doute, et je le répète, je ne parle pas de nous, mais de mecs qui continuent d'avancer. En autistes, souvent, oui, Pento, d'accord avec toi.
Le syndrome d'Hasperger étant sûrement responsable (depuis Vinci, mais je me répète) de géniaux défricheurs.

Damned, je parle de quelque chose de nou-veau. Et je ne dis pas que TOUT LE MONDE doit avoir cette démarche.
Ils ont leur niveau, nous avons le nôtre.
Mais je m'échine et m'essouffle. Vivement une rencontre en live, que l'on parle de ça de vive voix... en plus, on pourrait jouer autour d'une batterie, ça serait autrement plus marrant :cocktail:

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Dargh
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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par Dargh »

Si j'ai bien suivi ton raisonnement , je pense que le gars le plus apte à réellement innover dans le domaine de la batterie est celui-ci :

- quelqu'un de naturellement doué , voir très doué pour en jouer ( avec un talent inné )
- quelqu'un qui n'aura pas prit de cours et donc autodidacte ( les cours faisant réference à ce qui a déja été créé , il faut avoir une certaine virginité pour ne pas avoir été influencé ou pollué ).
- quelqu'un qui n'a jamais écouté de musique de toute sa vie pour ne pas avoir été influencé ou pollué non plus , exactement comme ci-dessus .

Il y a certainement d'autres critères à prendre en compte mais , ne serait-ce qu'avec ceux-là , tu peux être sur et certain que le gars qui sort de son hibernation musicale , il aura abordé la batterie d'une façon complètement révolutionnaire .

Ca fait très " experimentation scientifique " balancé comme ça , mais c'est dans une optique assez logique .
Partant de ce principe là , le gars sera surement capable d'aborder n'importe quel style avec une vision " complètement à lui " que probalement personne ne sera capable de reproduire ou bien de comprendre .

En gros j'ai tendance à penser que le meilleur moyen d'innover est de ne surtout pas se faire influencer de quelque manière que ce soit .

Encore que là , ce ne serait plus de l'innovation mais carrément une réinvention de l'utilisation de l'instrument .... bon je suis parti un peu loin dans mon délire mais vous arriverez peut-être à me suivre
:mrgreen:
Dernière modification par Dargh le jeu. 29 mars 2012, 19:01, modifié 1 fois.

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ellipse
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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

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lobat a écrit : Il faudrait relire ma phrase du tout début dans un autre topic destiné au matos où je disais simplement "qu'il me semblait qu'aujourd'hui, sur la batterie, il ne se passait pas grand chose d'innovant en musique moderne occidentale, excepté en jazz, les batteurs évoluant dans ce style se montrant souvent précurseurs et innovants".
On ne va pas en chier une pendule !
Comme Captain, je pense que ce n'est pas une nécessité. Mais je le répète, ils sont là, même si vous ne les connaissez pas, ou ne les aimez pas, doit-on les ignorer pour autant ?
Le devoir n’a rien à voir dans cette problématique ; chacun procède comme il l’entend, selon les critères de sa curiosité.
lobat a écrit : Ellipse continue de dire qu'il s'agit de nous. Mais non, pas du tout.
Merci de m’éclairer sur ce point…
lobat a écrit : Si personne n'avait innové, on en serait encore au stade de Babby Dodds, ou du premier mec qui s'est assis pour jouer de la grosse caisse ET de la caisse claire en même temps (pardonnez-moi, mais on peut être très bon percu et batteur lamentable, donc rien à voir entre la percu classique et la batterie !), avec un charley sous l'autre pied et des cymbales. Rien à voir avec un djembé ou une caisse claire seule.
Je continue donc à affirmer que l'argument de Captain
Mais est-ce qu'on a besoin de ça ? A-t-on musicalement besoin de révolutionner les codes d'un instrument systématiquement ?

Évoluer et nourrir oui, mais "remuer le terreau de la batterie moderne", personnellement je m'en contrefiche.
était bizarre. Car si personne ne l'avait fait, on en serait où ?
L’histoire a ceci de caractéristique qu’elle est évolution constante ; la musique n’y échappe pas, il est donc absurde de poser que personne n’aurait pu « innover » ; ton argument s’effondre donc de lui-même. Et je suis de l’avis du Captain : n’a besoin de révolutionner les codes de l’instrument que celui qui en ressent le manque…
lobat a écrit : Damned, je parle de quelque chose de nou-veau. Et je ne dis pas que TOUT LE MONDE doit avoir cette démarche.
Ouf, merci de cette tolérance !
lobat a écrit : Ils ont leur niveau, nous avons le nôtre.
Quand cessera t-on de considérer le fait musical en rapport du sacro-saint « niveau » ? L’important, n’est-ce pas seulement d’écouter un récit sonore ? De laisser l’esprit à ses œuvres et de lui substituer une âme ? Lobat, avec tout le respect que j’ai pour toi – et je suis sincère- je trouve que tes jugements esthétiques semblent être bien influencés par des critères restrictivement quantitatifs…

Pour Dargh : c'est exactement ce que les musiques expérimentales/improvisées proposent ; ainsi dans mon duo, où il y a très longtemps, il nous a fallu désapprendre pour développer un environnement sonore "spontané". Et ce n'est pas une mince affaire...

...lorsque nous nous produisons en concert, je veille d'ailleurs toujours à en illustrer oralement ses phases, sinon...

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Dargh
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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par Dargh »

ellipse a écrit :Pour Dargh : c'est exactement ce que les musiques expérimentales/improvisées proposent ; ainsi dans mon duo, où il y a très longtemps, il nous a fallu désapprendre pour développer un environnement sonore "spontané". Et ce n'est pas une mince affaire...

...lorsque nous nous produisons en concert, je veille d'ailleurs toujours à en illustrer oralement ses phases, sinon...
Oui voilà !! J'aime l'idée d'une liberté assez extrême , détachée de toute forme d'influence ou alors d'influence artistique autre que musicale : peinture , photo , vidéo , sculpture , ...etc .
J'ai , d'ailleurs , de plus en plus l'impression , quand je compose des nouveaux morceaux , de me faire un film/une sorte de représentation visuelle dans ma tête qui va m'indiquer un ou des chemins à suivre .
Je ne cherche absolument pas à savoir ce que je fais , techniquement parlant , et j'avoue que je m'en fous pas mal . Par contre , avoir un visuel dans sa tête comme base de conduite de composition , c'est à la fois intriguant et passionnant !

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

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Dargh a écrit :
ellipse a écrit :Pour Dargh :
Je ne cherche absolument pas à savoir ce que je fais , techniquement parlant , et j'avoue que je m'en fous pas mal . Par contre , avoir un visuel dans sa tête comme base de conduite de composition , c'est à la fois intriguant et passionnant !
Ouf, que ça fait du bien de lire ce que tu écris :D

On a travaillé avec un cinéaste, des danseuses, une photographe, des peintres... c'est un véritable bonheur : on ne sait rien de ce qu'on va jouer, on se laisse aller à soi-même... ce sont des moments intenses... et en même temps, une prise de risque absolue... mais l'on n'y pense jamais. Là, le visuel était extérieur, c'est vrai... mais bon... vivre l'image, c'est aussi l'intérioriser...

L'intensité de l'instant, pour notre part, c'est inégalable (j'ai bien précisé : pour notre part). Sans mise en place, ni structure, ni astreinte, ni contrainte...

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par Dargh »

J'ai déja eu l'occasion d'écouter ce que tu fais et j'avoue que je ne suis pas encore parti aussi loin que toi :mrgreen:

Cependant ton approche est géniale dans le sens ou tu souhaite faire une fusion , non pas entre 2 styles de musiques différents , mais bien entre 2 ARTS ( ou plus ^^ ) différents .
Ton approche fait que tu " places " un univers sonore sur des images ou un autre support visuel que le publique peut apprécier . Et tout comme le jazz , tu pars en impro avec tous les risques et jouissances que l'exercice apporte . Je connais un guitariste qui a fait ça sur des mini pièces de théatres et c'était franchement sympa .
Mon approche différe sur le fait que le support visuel est propre et unique à chaque musicien , et est dans notre tête ( on se tape des sacrés trip :megalol: ) .
Le dernier morceau en date que j'ai fais avec mon pote gratteux n'a pas la même représentation pour lui et pour moi : lui voit une partie de poker alors que moi je vois un cambriolage . Pourtant on adore le rendu de la chose car nous avons réussi , sans ce concerter , à créer quelque chose d'homogène , de funky et très sympa à écouter . Même notre bassiste à pondu une pure idée ( dont il est incapable de se rappeller car purement improvisée sur l'instant ^^ ) .
Heureusement qu'on enregistre tout car on aurait loupé ce moment de bonheur :coeur:

Pour en revenir sur le point de l'innovation du jeu de la batterie , je pense que la fusion entre des arts assez divers est certainement une piste très sérieuse à suivre ...
Par exemple , le jour ou un batteur jouera de la musique comme ci il peignait ou bien il sculptait , le jeu propre de la batterie ne ressemblera plus du tout à ce que l'on écoute et connait aujourd'hui , et là l'innovation sera énorme à mon avis .
Une forme de SYNESTHESIE musicale en quelque sorte . J'invite d'ailleurs à s'interesser à ce phenomene qui est surprenant .

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

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Dargh a écrit : Mon approche différe sur le fait que le support visuel est propre et unique à chaque musicien , et est dans notre tête ( on se tape des sacrés trip :megalol: ) .
C'est passionnant ! Et pas si simple à mettre en oeuvre...
Dargh a écrit : Heureusement qu'on enregistre tout car on aurait loupé ce moment de bonheur :coeur:
Si tu as du son (voire de l'image...) je suis plus que preneur :twisted:
Dargh a écrit : Pour en revenir sur le point de l'innovation du jeu de la batterie , je pense que la fusion entre des arts assez divers est certainement une piste très sérieuse à suivre ...
Par exemple , le jour ou un batteur jouera de la musique comme ci il peignait ou bien il sculptait , le jeu propre de la batterie ne ressemblera plus du tout à ce que l'on écoute et connait aujourd'hui , et là l'innovation sera énorme à mon avis .
Une forme de SYNESTHESIE musicale en quelque sorte . J'invite d'ailleurs à s'interesser à ce phenomene qui est surprenant .
Tellement d'accord avec toi...
:cocktail:

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par lobat »

Oh ouais, trop bien, on donne nos baguettes au peintre en bâtiments et nous on peint, tout nu, sur une toile ou sur un mur, ou sur nous, oh ouais trop génial...
J'adore, vraiment trop créatif !

Nan, j'rigole... ou je pleure plutôt.

Pour info, en 1988, au Berklee College of Music, Bob Gullotti (Ecoutez The Fringe, l'un des meilleurs groupes free que je connaisse) me faisait travailler un solo développé sur le thème d'une cascade qui naît ruisseau... Mais c'était après avoir maîtrisé sur la batterie l'un des solos de Charlie Parker sur l'Omnibook, et je devais le jouer avec le disque.
Jo Hunt (George Russel, Bill Evans, Stan Getz...) nous poussait à découvrir sur la batterie des sons jusqu'alors inédits. J'en profitais pour parler "dans" ma caisse claire et frotter le timbre avec mes doigts... ce que j'avais vu Bobby Battle faire en 1985 au sein du Timeless All Stars. Mais j'avais aussi vu Don Moye (Art ensemble of Chicago) qui jouait déjà sur des films, ou Humair (tiens un peintre qui a déjà tout fait lui aussi) et Lubat se laisser aller à leur libre expression.
Humair et Lubat ont un putain de son et avaient un sacré groove (ils ne sont plus tout jeunes). Ils déstructuraient, comme Motian (et beaucoup d'autres), après avoir maitrisé (son, technique personnelle servant à obtenir exactement le son souhaité et pas un truc qui sort comme ça).
Trop facile de dire : La technique, on s'en fout ! La technique ne servant (pour moi) qu'à exprimer les idées qui nous viennent.
Idem pour la peinture : en art abstrait, je peux facilement reconnaître l'art d'un peintre qui sait dessiner, et possède une vraie pâte et profondeur, de celui qui se laisse aller à son univers torturé... pour pondre un croûte. La sculpture parle encore plus d'elle-même, tant il faut avoir une vision en 3 dimensions qui requiert un sens aigu de la perspective. Ça aussi, c'est un don ! Et peu sont élus...

La France totalise aussi le plus grand nombre de chanteurs (connus et qui vendent des disques) qui ne savent pas chanter... on est les spécialistes.
Ou d'acteurs qui ne savent pas jouer (écoutez Florence Foresti parler des acteurs "figurants" Américains qui arrivaient mieux préparés qu'eux, à Hollywood !)

Quant à jouer sur des images, doit-on rappeler que les premières musiques de film étaient interprétées (improvisées) par un pianiste dans la salle, jamais le même, donc toujours nouvelle.
Comme beaucoup d'autres, j'ai joué sur Nosfératu (Murnaud), Le Mécano de la Générale (Keaton) et d'autres films muets en noir et blanc... et même pour des téléfilms en couleur où la compositrice (très connue) nous demandait de jouer quelque chose de "méchant" pour une poursuite que nous avions sur nos moniteurs. Et tous les compositeurs de musique de film ont cette démarche.
Lors d'une séance pour une pub, il fallait s'imaginer une musique qui convienne à un type qui se réveille le matin, ébouriffé !

J'édite car j'avais oublié cette anecdote de John Zorn (sax) qui, lors d'un festival de Banlieues Bleues avait fait disposer des écrans dirigés vers la salle diffusant des films. Les musiciens ignoraient qu'ils improvisaient sur des pornos scatos où les acteurs bouffent littéralement de la merde... Bill Frisell (guitare) en est sorti un peu traumatisé, tant le "message" peut se lire à plusieurs niveaux, lorsqu'on veut bien s'en donner la peine.

Désolé d'avoir ouvert la porte durant votre séance masturbatoire, je pensais que l'on évoquait un niveau créatif un peu plus élevé ... Oups, mince, j'ai encore parlé de ce qui fallait pas et prononcé le mot interdit. En passant, ne classe-t-on pas nos élèves de conservatoires par niveau, justement ?
En un sens, je vous envie, tant j'aimerais ne pas avoir conscience du génie de certains musiciens actuels qui certes m'inspirent, mais me confortent dans l'idée qu'il existe des inspirateurs et des inspirés...
Je suis allé voir et écouter sur le net le "travail" de Lasserre. No comment.

Rien de nouveau là dedans (c'est carrément vieux de 60 ans ! Et d'un niveau médiocre à mes oreilles...), si ce n'est matière à recevoir des subventions étatiques...
Parlez-moi de Joey Baron, de Gerald Cleaver, de Paul Motian, de Paul Lovens... véritables initiateurs du free pour les uns et immenses artistes "dans la lignée de" pour les autres.

Un lien à voir et écouter pour comprendre :
Joey Baron en solo qui fait passer Lasserre pour un gentil mec qui aime bien les mailloches

" onclick="window.open(this.href);return false;

Les trois premières secondes du son émis au début de cette vidéo me suffisent à parler de pur génie... Libre à vous de trouver "géniales" vos magnifiques séances improvisées.
Ciao (je ne crois pas revenir sur ce topic où les balais balayent trop bas ;-)

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ellipse
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Mille pardons...

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Un plaisir de te lire... car tu m'enrichis -et je suis sincère- de tes connaissances... et tout autant, une joie de te répondre, parce que tes affirmations, tes certitudes et tes convictions -bienveillamment- m'amusent...
lobat a écrit : Oh ouais, trop bien, on donne nos baguettes au peintre en bâtiments et nous on peint, tout nu, sur une toile ou sur un mur, ou sur nous, oh ouais trop génial...
J'adore, vraiment trop créatif !

Nan, j'rigole... ou je pleure plutôt.
Ben... tu rigoles ou tu pleures ? Je pense que tes qualités pédagogiques gagneraient à perdre de cette tonalité sarcastique... mais bon...
lobat a écrit :Pour info, en 1988, au Berklee College of Music, Bob Gullotti (Ecoutez The Fringe, l'un des meilleurs groupes free que je connaisse) me faisait travailler un solo développé sur le thème d'une cascade qui naît ruisseau... Mais c'était après avoir maîtrisé sur la batterie l'un des solos de Charlie Parker sur l'Omnibook, et je devais le jouer avec le disque.
C'est donc qu'il faut fonder notre avis sur le meilleur groupe free que tu connais... les autres n'ayant en cela aucun type d'existence avérée...
lobat a écrit :ou Humair (tiens un peintre qui a déjà tout fait lui aussi)
Hors Humair, point de vérité...
lobat a écrit :Trop facile de dire : La technique, on s'en fout ! La technique ne servant (pour moi) qu'à exprimer les idées qui nous viennent.
Ai-je dit cela ? Où ? Ce que c'est que la lecture impulsive...
lobat a écrit :Idem pour la peinture : en art abstrait, je peux facilement reconnaître l'art d'un peintre qui sait dessiner, et possède une vraie pâte et profondeur, de celui qui se laisse aller à son univers torturé... pour pondre un croûte.
Et voilà, tu recommences ! Tes critères de vérité en matière esthétique sont donc les seuls qui prévalent... je pensais naïvement que le beau est ce qui plaît universellement sans concept, principe fondateur de la tolérance... le vieux Kant doit en être tout ému, de m'avoir induit en erreur...
lobat a écrit :La sculpture parle encore plus d'elle-même, tant il faut avoir une vision en 3 dimensions qui requiert un sens aigu de la perspective. Ça aussi, c'est un don ! Et peu sont élus...
Qu'est ce que le don ? Parce que là, tu m'intéresses... ah, et il y a des "élus", aussi... bon, ça réduit la marge des postulants au chef d'oeuvre...
lobat a écrit :Désolé d'avoir ouvert la porte durant votre séance masturbatoire, je pensais que l'on évoquait un niveau créatif un peu plus élevé ... Oups, mince, j'ai encore parlé de ce qui fallait pas et prononcé le mot interdit. En passant, ne classe-t-on pas nos élèves de conservatoires par niveau, justement ?
Mais non, tu es sur un forum, libre à toi de t'exprimer comme tu l'entends... le niveau est si important pour toi, je t'en prie, continue !
lobat a écrit :En un sens, je vous envie, tant j'aimerais ne pas avoir conscience du génie de certains musiciens actuels qui certes m'inspirent, mais me confortent dans l'idée qu'il existe des inspirateurs et des inspirés...
Où l'on reparle du "génie", terme qui semble te tenir très à coeur, si j'en crois sa répétition dans tes messages... ah, et... pardonne-nous notre aveuglement, pauvres anonymes sans niveau que nous sommes...
lobat a écrit :Je suis allé voir et écouter sur le net le "travail" de Lasserre. No comment.

Rien de nouveau là dedans (c'est carrément vieux de 60 ans ! Et d'un niveau médiocre à mes oreilles...), si ce n'est matière à recevoir des subventions étatiques...
Tout à fait. Didier Lasserre possède un jeu suranné dont le "niveau" -encore le... "niveau"- est décidemment médiocre... je vois que tu t'es imprégné de ce qu'en disent tant les musiciens que les journalistes du style...
lobat a écrit :Parlez-moi de Joey Baron, de Gerald Cleaver, de Paul Motian, de Paul Lovens... véritables initiateurs du free pour les uns et immenses artistes "dans la lignée de" pour les autres.
Qui dit le contraire ? Simplement voilà, il n'y a pas qu'eux... peut être faudrait-il que tu t'informes davantage sur la question, si je peux me permettre cette -humblissime- suggestion...
lobat a écrit :Un lien à voir et écouter pour comprendre :
Joey Baron en solo qui fait passer Lasserre pour un gentil mec qui aime bien les mailloches
" onclick="window.open(this.href);return false;
Normal. Didider n'a pas le niveau, ne possède aucun sens créatif... normal.
lobat a écrit : Ciao (je ne crois pas revenir sur ce topic où les balais balayent trop bas ;-)
Je te comprends parfaitement. Je sais, pour ma part, n'avoir pas le niveau pour débattre à ce niveau avec quelqu'un de ton niveau.

Je disparaîs immédiatement en te demandant mille fois pardon.

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par Capitaine Caverne »

Je suis atterré.

Lobat je me méfie toujours des gens qui étalent leur cursus, tu n'imagine pas que celui d'un certain nombre de personnes ici dépasse allègrement le tiens, que tu étales avec tant de fierté, ça peux faire doucement rigoler...

(Au passage, frotter les timbres avec les doigt, Varèse l'utilise dès 1920 et parler dans sa caisse claire, je pense que c'est ce qu'à dû essayer d'entrée de jeu le premier homme à avoir construit un tambour...)

ici on a plutôt tendance à le laisser au vestiaire et ne pas s'en servir pour étayer le moindre argumentaire. (même principe que les frites Mc Cain)

Ils vous font un truc chez batteur magazine pour que tous les rédac chef semblent sortir du même moule ou bien !?

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Message par cyra »

Lobat, le sophiste qui cite Platon.

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par Capitaine Caverne »

Pour répondre à Vavou, je pense qu'il suffit de dissocier l'analyse "technique" d'un jazzman (son, notions d'harmonie, de placement, de phrasé) d'un travail global sur l'improvisation hors contexte "historique". ça doit presque faire l'objet de deux approches, deux ateliers différents.

Pour ce qui est de l'apport évolutif d'un instrument, prenons l'exemple des autres instruments, qu'est ce qui a évolué en violon, en piano ou en trompette de puis des siècles ? rien. On joue toujours de la même façon, techniquement parlant, personne n'a révolutionné les codes et les approches de ces instruments. Même un type comme Paganini s'est contenté de repousser les limites techniques de l'instrument.
En timbales, par exemple, l'instrument a bien évolué, on lui a rajouté une pédale, des peaux synthétiques parfois mais dans un seul but d'améliorer l'OUTIL. Et quand Eliott Carter en repousse certains codes en élargissant la palette sonore et en travaillant sur les contrastes de frappes, ce n'est que dans une recherche globale de création appartenant au contexte musical de l'époque, l'innovation n'a rien a voir là dedans.

L'instrument reste un outil au service des changements globaux de la musique, en fonction du contexte et des intentions musicales, voir des modes.

En jazz on innove jamais, on fait du modelage de matériaux déjà présents depuis des siècles.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par ellipse »

Capitaine Caverne a écrit :
L'instrument reste un outil au service des changements globaux de la musique, en fonction du contexte et des intentions musicales, voir des modes.

En jazz on innove jamais, on fait du modelage de matériaux déjà présents depuis des siècles.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Pour ma part, c'est la meilleure des conclusions.

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Re: Le Jazz, seul cadre d'invention/innovation batteristique

Message par lobat »

Je revenais vers Vavou pour une réflexion qui m'est venue ce matin en répétant avec des amis (qui se sont bien marrés des arguments de Caverne et Ellipse, mais bon, ce sont des jazzmen de haut niveau, alors on leur pardonnera).
Vavou, je pense que dans une école de musique, on ne peut apprendre que les outils pour s'exprimer. Le talent, lui, ne s'apprend pas. Inutile, donc, de chercher à "apprendre à créer". A reproduire, tout au plus, à s'amuser, prendre du plaisir, à aimer et comprendre la musique le mieux possible. A mon avis, ceux qui ont vraiment du talent l'exprimeront sans l'aide d'un prof.
Lobat je me méfie toujours des gens qui étalent leur cursus, tu n'imagine pas que celui d'un certain nombre de personnes ici dépasse allègrement le tiens, que tu étales avec tant de fierté, ça peux faire doucement rigoler...
Caverne, n'as-tu pas commencé à lister TOUT ce que TU faisais ? Je n'ai cité cette expérience que pour montrer que jouer sur une image ou un concept est la base d'un travail approfondi. D'ailleurs, n'ayant aucun diplôme à part le Bac, je me considère comme autodidacte, donc je ne vois pas de quel cursus je pourrai me réclâmer.
A l'inverse de tout un tas de mecs bardés de diplômes qui servent de décideurs pour décerner des DEM à des types eux-mêmes bardés de diplômes... qui se gargarisent de créativité à la Française !
Je considère juste que, comme un bon artisan, j'ai pas mal de métier et d'heures de vol. Point.
Qu'est ce que le don ? Parce que là, tu m'intéresses... ah, et il y a des "élus", aussi... bon, ça réduit la marge des postulants au chef d'oeuvre...
Ben évidemment, là, si tu remets en question le "talent remarquable" de certaines personnes (je ne me considère pas talentueux, je vous rassure), ça va loin. Ellipse, je vois que ton ego n'a pas de limites. Vivement que je te voies en vrai, et que j'écoute, surtout, tes grandes qualités musicales. J'ai hâte ;-)
L'instrument reste un outil au service des changements globaux de la musique, en fonction du contexte et des intentions musicales, voir des modes.
Ben le piano a tout de même évolué en synthé, en piano préparé, Jarrett l'accordait en 1/4 de ton lorsqu'il était à Berklee (il s'en est fait virer).... J'hallucine.
Vous m'accusez de dire des vérités (je dis juste que je suis capable de reconnaître un "vrai" peintre ou sculpteur, celui qui a pris le temps de maîtriser) et vous en sortez d'énormes.
C'est donc qu'il faut fonder notre avis sur le meilleur groupe free que tu connais... les autres n'ayant en cela aucun type d'existence avérée...
Pas du tout. Raccourcis trop facile, donc nul et non avenu.
Ils vous font un truc chez batteur magazine pour que tous les rédac chef semblent sortir du même moule ou bien !?
Et je ne suis pas rédac chef (n'importe qui sait lire une Ours pourra le constater) ;-)
Je suis musicien, avant d'être enseignant ou pigiste... et j'aimerais vraiment connaître vos noms, entendre vos exploits, pour que l'on soit à égalité.
Je le répète, je suis franc, j'avance à visage découvert, sans me planquer derrière un pseudo. Et lorsque je démontre le style de Motian dans une émission, je ne fais pas que parler, je joue et je me décarcasse à émuler sa sonorité, son style. Humblement. Idem pour Roy Haynes... encore plus humblement..
Beaucoup de gens parlent, parlent... et lorsqu'il s'agit de jouer, il ne faut surtout pas que le contexte leur soit défavorable. On va jouer "libre", hein, ça va être supeeeeeer !

J'espère vraiment vous croiser au Pow Wow de Syrian pour vous avoir en face et discuter baguettes à la main... :D
Dernière modification par lobat le ven. 6 avr. 2012, 05:28, modifié 1 fois.

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