krikou a écrit : Ellipse, l'improvisation c'est basé sur l'écoute .
Des autres et de soi-même , c'est comme la conversation
Absolument. Le problème, c'est que ce préalable là est très fréquemment ignoré.
krikou a écrit :Tu es peut-être tombé sur les mauvais interlocuteurs
Non.
J'ai collaboré avec de multiples musiciens. Je peux dire que 20 % d'entre eux étaient à l'écoute de l'autre. Ce qui fait peu. J'ai fréquenté d'autres musiciens, plus connus : le constat que certains d'entre eux m'en ont fait, dont je savais qu'ils étaient dans ce fameux partage musical, a confirmé ce que j'avais déjà observé.
doume a écrit :
@Ellipse
Mais le groove tel que je le comprend c'est se mettre au service d'une certaine conception de la musique, se fondre dans un groupe, oublier son égo, vouloir a tout prix communiquer, échanger.
Il s'agit là d'un "groove" de l'esprit, alors : le fait d'être dans le partage afin que ça "tourne". Je ne peux qu'être d'accord avec toi, évidemment.
Il y a longtemps, il me semble que Cyra avait qualifié les musiciens de free d'escroc, et je m'en étais offusqué, car je me suis toujours efforcé d'être intègre dans ma démarche et mes intentions.
Mais en un sens, il n'avait pas tout à fait tort. J'ai joué avec des gens qui accumulaient les fausses notes sans se remettre en question, qui substituaient à ce qu'inspirait intellectuellement le free leur carence technique, qui se satisfaisaient d'un savoir-faire insuffisant, qui ne travaillaient pas leur instrument et vivaient d'un acquis épuisé, à bout de souffle...
...j'en ai fréquenté d'autres très connus, qui hurlaient sur scène et enchaînaient des extravagances vocales... et lorsque la sauce ne prenait pas, saisissaient leur instrument et se lançaient dans une débauche de technique afin d'en mettre "plein la vue"... bref... beaucoup de verbiage sonore, d'égocentrisme forcené, pour quel résultat ? Pas étonnant qu'après, les gens se désintéressent de cette scène.
Heureusement, j'ai pu fréquenter une minorité de musiciens extrêmement intègre, passionnée, vivant leur style, refusant de jouer outre-Atlantique pour des raisons tellement nobles... mais oui, c'était seulement une minorité... minoritaire.
Le free, ce n'est pas prendre son instrument et soliloquer, c'est être à l'autre comme l'on est à soi, intimement. C'est puiser dans ses ressources et les renouveler, c'est travailler sa technique pour ajouter de nouveaux vocable, c'est enrichir sa syntaxe, c'est étudier son son, c'est fondamentalement écouter.
Et c'est aussi ne pas justifier sa vacuité par de vaines arguties.
Bref, ce que j'ai cherché, je ne l'ai trouvé qu'en partie, mais c'est cette partie là que je retiens et qui m'encourage à aller de l'avant.