Takadigadoum......etc..........

[soft]

Never marry an indian girl:

[La_Gargouille]

Alors, depuis que j'ai commencé la batterie, j'ai croisé le "konnakkol" mais j'ai toujours pas compris ce que c'était. J'ai vu le post à ce sujet dans le forum, mais j'ai rien pigé. Du coup je ne comprends pas non plus les transcriptions et les différents vidéos à ce sujet. et je me sens totalement désemparée face à ce post parce que je ne comprends pas.
Est-ce qu'une âme chat rit able pourrais m'expliquer avec des mots très simples l'origine du konnakkol, quel est sa fonction etc...pour que je ne ressente plus ce sentiment d'exclusion et d'incompréhension face au Konnakkol?
Merci par avance.

[soft]

le konnakol c'est simple: faut bosser;

plus sérieusement c'est un système mathématique d'occupation sonore de la durée qui utilise une syllabique ergonomique pour permettre une virtuosité optimale. c'est un art qui s'est enrichi de la nuit des temps, plus de deux millénaires, et qui est originaire du sud de l'inde (musique carnatique).

sur un cycle de longueur fixe (32, p.ex) de mesures découpées précisément et choisies entre 35 possibles (5 modulations x7 familles), on organise des phrasés complexes souvent répétitifs, décalés sur la mesure, un peu comme le font Thomas Haake ou Kevin Hérisson, et organisés de façon à retomber sur le premier temps du cycle suivant après trois pirouettes, cad trois phrases tordues qu'il faut savoir commencer au bon endroit pour ne pas finir à côté de la plaque.

ce sont des jeux qui sont partagés par tous les instrumentistes et certains phrasés font partie du vocabulaire de base de tout musicien. on a droit d'utiliser toutes les décompositions du temps imaginables, à condition expresse de ne pas se noyer dans le potage des mesures et de leur numéro.

Si tu veux ça se déguste comme un battle avec le temps, une sorte de poésie sonore avec une codification très stricte de la métrique, des articulations, du vocabulaire, des rimes, de la structure; une espèce de slam avec son flow propre.

sur scène il est toujours apprécié de pouvoir chanter les phrases que l'on va jouer: le public en redemande.

une belle présentation:

pour une mise en selle je te conseille Henrik Andersen qui commence par des jeux simples, clairs et déjà bien suffisamment chelous:



et pour le fun un duo énergique Mridangam-tabla qui me surlecute à tous les coups:

[La_Gargouille]

m'expliquer avec des mots très simples

plus sérieusement c'est un système mathématique d'occupation sonore de la durée qui utilise une syllabique ergonomique pour permettre une virtuosité optimale

Si tu veux ça se déguste comme un battle avec le temps, une sorte de poésie sonore avec une codification très stricte de la métrique, des articulations, du vocabulaire, des rimes, de la structure; une espèce de slam avec son flow propre.

Je crois que je suis trop blonde pour ces conneries...

Plus sérieusement, grace à toi, je commence à toucher du doigt le concept et je trouve la première vidéo vraiment intéressante.

Par contre avec les autres vidéos j'ai toujours l'impression de voir un film étranger sans avoir le vocabulaire nécessaire pour comprendre les dialogues...
Je vais tacher de combler mes lacunes à ce sujet.

Au tout cas merci Soft d'avoir pris le temps de m'orienter dans cet univers inconnu et mystique.

[soft]

c'est très mathématique; ça donne des clés pour remplir le temps avec différentes décompositions; il faut oublier le challenge "beat sur 1 et 3, afterbeat sur 2 et 4" savoir que la mesure à 4 temps n'existe plus que sous la forme 2x4 temps, qui permet des développements plus velus: 8 temps c'est 2x4, mais aussi 3+2+3, 3+3+2, 2+3+3, et qu'à l'intérieur de ces subdivisions on peut décomposer binaire, mais aussi ternaire, ou en quintolets, septolets, etc.... on a intérêt à avoir un tempo en béton au fur à mesure que l'on s'éloigne de "poupoumchaque". à noter que cet art s'est développé bien longtemps avant l'invention du métronome, preuve qu'on a en chacun de nous, blondes comprises, un tempo implacable. rien de mystique chez Konnakol: juste des jeux du corps et de l'esprit et une solide réalité temporelle et relationnelle.



Autant les Africains ont complexifié l'empilement polyrythmique vertical, avec l'utilisation des appels pour marquer les changements de jeu, autant les indiens ont développé un jeu horizontal sur des structures à longueur définie; on n'est pas sur les mêmes codes.

appliqué à la batterie: Asaf Sirkis, gros spécialiste du konnakol



un exemple très bien expliqué du genre de gymnastique qu'on peut faire avec un "paquet" de temps:

[Barbabouk1]

Géniale comme truc et un peu oufissime, bah comme les indiens quoi
Après le côté mathématique me fait un peu mal à la tête, mais c'est sympa à écouter.

J'ai beaucoup aimé la vidéo Bickram ghosh un super duo et le son des petites percussions (des tablas?) est juste géniale!
Merci Soft pour cette découverte.

[soft]

je rêve du jour ou le konnakol et O Passo deviendront la porte d'entrée au solfège dans les conservatoires (ou ailleurs). la musique écrite est une grande chose, mais la musique "mentale" ne l'est pas moins.

[La_Gargouille]

Je te comprends Soft, diversifier les moyens d’appréhender la musique est forcément un plus pour l' apprentissage et la musique écrite et "mentale" sont complémentaires donc leur place dans les structures d'enseignements ne serait que bénéfique.

[MattBatt]

Géniale cette méthode O Passo, la Zumba n'a qu'à bien se tenir désormais les clubs de gym vont Opassoter !

[Mathdrum3r]

Juste énorme, c'est un travail de dingue quand même j'adore la vidéo de Pete Lockett avec Benny Greb à la bagshow ces types sont des barjots